Et si on tournait le regard (aussi) vers nous pour gérer un conflit ?

Lorsque je vivais en écovillage, j’ai vécu un conflit assez fort avec un membre du collectif au tout début du projet. Après une réunion sur la communication, nous étions en désaccord sur les termes utilisés pour décrire le projet. Sans entrer dans les détails, il était clair que ce sujet était important et il méritait une clarification au niveau du groupe. Malheureusement, notre discussion s’est terminée par une altercation assez violente, où je me suis sentie jugée et rabaissée.
 
Pendant un mois, nous ne nous sommes plus adressés la parole. J’étais blessée et profondément affectée, j’avais trouvé son comportement dévalorisant et irrespectueux. Difficile, voir impossible pour moi d’aller voir au delà des mots qui avaient été posés.
 
Cependant, deux bonnes nouvelles ont suivi cette crise :

💎 Ce conflit a été l’occasion de mettre en place des cercles restauratifs au sein de l’écovillage. Il était clair que la simple médiation ne suffisait pas, et nous avons trouvé une approche plus adaptée et systémique, pour résoudre les conflits.

💎 Nous avons réussi à surmonter cette crise grâce, d’une part, aux excuses publiques de la personne qui a regretté ses mots et, d’autre part, à ma propre prise de conscience des aspects personnels qui « m’appartenaient » et nécessitaient un travail :
💡 j’ai réalisé que j’avais placé cette personne sur un piédestal et que je n’avais pas considéré le fait qu’il avait lui aussi ses défauts et pouvait faire des erreurs, comme tout le monde.
💡 j’ai pris conscience que je manquais de confiance en moi, et que ce différend m’avait déstabilisée de manière disproportionnée.
 
Je vous raconte cela car il me semble que CE qui nous touche, QUI nous touche et COMMENT cela nous touche n’est pas anodin, et nous avons une marge de manœuvre là dessus.
 
Dans les situations de conflit, plutôt que de se focaliser exclusivement sur l’autre, il est utile de tourner le regard aussi VERS SOI et se demander pourquoi cela nous touche autant. Être conscient de nos propres vulnérabilités ou peurs (rejet, abandon, trahison, injustice, humiliation…) nous permet d’appréhender le conflit de manière plus relative et sereine…
Aussi cela donne plus de chances d’être dans l’accueil et la compréhension de l’autre au moment où on va se rencontrer.

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